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Les œuvres sociales des Houillères de la Loire



PROTECTION SOCIALE
Bref rappel côté santé car le sujet a déjà été abordé dans une revue antérieure (notre bulletin n° 43 de décembre 2006, article de Mme Gisèle Mounier). La sécurité sociale minière a eu 100 ans en 1994 mais c’est en 1946 qu’est créé le régime spécial de Sécurité Sociale dans  les Mines (dispensaires, cliniques, chirurgiens, dentistes, médecins, centre de médecine spécialisée, pharmacies).
Remontons brièvement le temps avant la nationalisation.
Premières œuvres sociales :
L’ouvroir de Lachau fondé en 1878 destiné à recevoir les filles de mineurs de 13 à 16 ans ayant quitté l’école. Le but était de leur permettre d’apprendre la couture, le repassage et autres travaux manuels sous la direction des religieuses de St-Vincent de Paul.
L’école de la compagnie à Montrambert qui a eu un élève célèbre : Michel Rondet, fondateur de la caisse de secours La Fraternelle.
Nous allons aborder plusieurs sujets :
Les écoles permettant la promotion sociale
Les bourses
Les colonies de vacances et les maisons familiales
Les logements
Les sports
Les harmonies musicales avec ses concours
Le salon du mineur
Les jardins ouvriers
Les primes de naissance layettes
La revue le mineur de la Loire – Peut-on dire qu’une revue est une œuvre sociale, je pense que oui dans la mesure ou elle est fédératrice en informant sur la vie du bassin et sa production, l’état civil, les médailles attribuées, la vie des clubs sportifs ,la vie des harmonies, des recettes de cuisine et de jardinage, des conseils de sécurité.

Ecole supérieure de maîtrise

LES ECOLES
Je pense que la formation du personnel permet  l’ascenseur social et qu’elle  peut donc être évoquée parmi les  œuvres sociales bien qu’elle soit dispensée par l’entreprise pour disposer d’un personnel qualifié dans ses différents métiers de la mine ce qui n’était pas assuré par l’éducation nationale.

Ecole supérieure de la maitrise située à L’Horme a été fondée en 1953 début des travaux 1954 fin des travaux 1956 mais ouverture de l’école en 1955. Le matin 2 cours de 1 h 30. Travaux pratiques l’après-midi jusqu’à 18 h. On apprend l’organisation du travail, l’exploitation des mines, l’électricité, la mécanique, la sécurité, le dessin, le calcul, la législation du travail et la prévention. Afin de permettre aux élèves qui viennent de l’extérieur, l’école met à leur disposition une chambre particulière et un foyer.
Ecoles pratiques :
Ecole de l’Ondaine à la Malafolie
Ecole du Grand Coin rue Charles Floquet
Elles sont réservées aux garçons de 14 à 16 ans.
Centre d’apprentissage
Pour les garçons de 16 à 18 ans  rue du Grand Coin, le centre forme les apprentis pour l’obtention du Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) de mineur, l’enseignement théorique en centre est assuré en alternance avec des travaux pratiques en chantier école au fond.
En 1961, les apprentis mineurs sont allés en Corse du 6 au 23 juillet en voyage de fin d’année.

Ecole des électromécaniciens
Ouverte aux garçons titulaires du B.I. du CAP industriel ou niveau équivalent elle assure la formation des électromécaniciens du fond. Les candidats n’appartenant pas aux houillères doivent passer un examen d’aptitude physique auprès du médecin des mines et ils s’engagent à rester 5 ans au service des houillères. Tous les élèves sont rétribués.

Ecole des aspirants gouverneurs
Assure la formation des agents de maitrise du fond
L’école s’ouvre également aux étrangers du bassin. En 1962, cinq élèves étaient sud vietnamiens.

Ecole supérieure de  maîtrise
Située à L’Horme, elle  a été fondée en 1953, début des travaux 1954 fin des travaux 1956 mais ouverture de l’école en 1955. Le matin 2 cours de 1 h 30. Travaux pratiques l’après-midi jusqu’à 18 h. On apprend l’organisation du travail, l’exploitation des mines, l’électricité, la mécanique, la sécurité, le dessin, le calcul, la législation du travail et la prévention. Afin de permettre aux élèves qui viennent de l’extérieur, l’école met à leur disposition une chambre et un foyer.
Après la fermeture des Houillères le bâtiment de l’Ecole Supérieure de Maîtrise, ancienne direction des mines de la Péronnière, a été racheté par l’ADAPEI et transformé en centre d’accueil pour des jeunes handicapés.
Pour plus de précisions sur les formations professionnelles des métiers du fond des Houillères du Bassin de la Loire vous pouvez consulter notre revue n°37 de décembre 2004 (pages 15à 17).
BOURSES
Les assistantes sociales dont on parle peu font un énorme travail et souvent se chargent de remplir les dossiers, elle sont à l’écoute et donnent des conseils pour les démarches diverses. Elles frisent parfois le rôle du psychologue.
Les bourses doivent être demandées chaque année. Les dossiers sont à envoyer avant le 1er juin au service du Personnel et de l’action sociale 1 rue de Balzac à St-Etienne.
Les bourses pour les élèves de 6e sont supprimées en 1964 et en 1965 pour les élèves de 5e.
CITES
Il y avait 6 000 logements dans la Loire répartis en appartements ou cités minières. Les cités sont souvent construites sur des terrains susceptibles de poser problèmes en raison des galeries situées en sous-sol.

Cité de Beaulieu

Quelques exemples à Roche la Molière :
Le premier mineur polonais est arrivé à la cité de Beaulieu en 1914.
En 1946, une partie de  la cité de Beaulieu était réservée pour les célibataires avec une pièce commune plus les chambres. Après 1946, celle-ci  a été aménagée pour des couples.
Beaucoup de cités sont encore présentes aujourd’hui à Roche la Molière. La cité du Buisson a été détruite.
La cité du  Bourgeat a été construite en 1921. La cité de Beaulieu a été construite en deux campagnes 1901 à 1915 et 1923 à 1929.
La cité des Vialles a été construite en plusieurs phases : le 1er bâtiment en 1890 (7 maisons contiguës) De 1913-1914 construction de 20 maisons doubles et 3e campagne 1923-1928.
La Cité du Moulin construite en 1921.

SPORTS

Beaucoup de sociétés sportives ont été subventionnées par les compagnies minières puis par les Houillères du Bassin de la Loire. : foot, piscine, boules, tir à l’arc, sarbacane, basket, gymnastique etc…

Piscine :
La Première piscine à Basses Villes a été inaugurée le 15 août 1944. Elle avait un bassin de 25 m de long sous la surveillance d’un maitre-nageur.
Il y a eu 700 entrées en 1957 et 22 000 en 1959 avec une ouverture de mai à octobre.

Boules :
Pétanque et Lyonnaise. Un concours inter houillères a lieu au niveau national une fois par an. Chaque année ce challenge est organisé par un bassin différent.

Athlétisme :
Le Cross-country est pratiqué aux stades de Côte Chaude, du Grand Coin et de Firminy
On peut s’entrainer à l’éducation physique au club du soleil à Firminy avec un moniteur d’éducation physique.

Sarbacane :
La pratique de la Sarbacane permettait peut-être d’entretenir le souffle et d’aider à l’évacuation des poussières des voies respiratoires des mineurs.

Foot :
Un challenge de foot est organisé une fois par an par le Comité d’Entreprise, le CE est  différent chaque année.

– L’équipe Côte chaude sportif enlève la coupe de la Loire en 1937 sur le terrain de la rue Octave feuillet de 1949 à 1950, champion de la Loire, coupe de la Loire, ce club est entraîné par M. Merlin, ingénieur aux Houillères du Bassin de la Loire et M. Champallier, agent de maîtrise aux Houillères du Bassin de la Loire. A noter en 1961 l’ouverture d’une section ski.
– L’école du Club de Roche la Molière a été fondée en 1938 et comprenait une soixantaine d’élèves.
Et aussi le basket ball, la gymnastique, la  boxe, les haltères, le tennis, la chasse, la pêche...
Un labo photos et peut accueillir 145 colons en juillet et en août.

VACANCES
Les  œuvres sociales, dont  les colonies et les maisons familiales, sont gérées par les houillères jusqu’en 1981 puis transférées aux comités d’entreprise après la loi Auroux. Les comités sont devenus de véritables employeurs avec une gestion financière autonome d’où une certaine dualité entre le syndicaliste protégeant et le syndicaliste parfois obligé de licencier pour équilibrer très difficilement son budget.

Colonies :

La tour de Viala

Pour partir en colonie les vaccinations sont obligatoires ainsi que le dernier bulletin médical scolaire.
Le Château de Maubourg  en Haute Loire : la colonie s’étend sur 35 hectares entièrement clos avec 35 poneys et chevaux. On y pratique des excursions, du rafting. La colonie a une piscine chauffée, un labo photos et peut accueillir 145 colons en juillet et en août.
Le Grau du Roi dans le Gard : la colonie appartient aux mines des Cévennes pour laquelle les houillères de la Loire ont des places réservées pour des enfants de 6 à 14 ans.
– La Tour du Viala : La colonie appartient aussi aux Houillères des Cévennes dans le parc national naturel des Cévennes accueillant des enfants de 6 à 14 ans.
Fond de France : camps d’adolescents  de 35 places pour des ados de 14 à 17 ans.
Saint Gilles Croix de Vie en Vendée qui accueille les enfants de 6 à 14 ans.

Maisons familiales
Pour y avoir droit, il faut remplir une demande d’aide aux vacances avant le 15 août après avoir reçu le bon vert et l’avoir rempli, le mineur doit le déposer aux Houillères avant le 1er octobre. Ensuite il y a un tirage au sort. Seuls les actifs ont droit aux mois d’été.
Maison familiale de Bandol : Elle appartient aux Houillères du Bassin de La Loire. Le séjour est de 14 jours par tirage au sort. Le transport se fait par les cars Flouret de Roche la Molière jusque dans les années 1990  (après c’était trop onéreux) En principe une pause casse-croute  se faisait à Senas, le prix était inclus dans le voyage.
Maison familiale de Boulouris qui appartenait aux Houillères de Bassin de Provence. Les séjours étaient de 14 jours.
Maison familiale de Menton appartenant à la Caisse Autonome  Nationale de la Sécurité Sociale dans les Mines   (CANSSM). Les Houillères du Bassin de la Loire avaient des places réservées.
Maison familiale VVF d’Anglet où des places étaient également réservées.
Maisons familiales d’autres houillères ou de VVF de l’Ile Rousse, St Hilaire de Riez, St Gildas de Ruiz, La Turballe, Ibaritz, St Marcel d’Urfé, Port Bail et Le Grau du roi (en dehors de juillet et Août).
Si pas de départ dans ces différents sites les mineurs pouvaient bénéficier d’une aide aux vacances selon certains critères.
Ils pouvaient bénéficier aussi de la location de matériel de camping à Basses villes.
En 1978, 1 114 enfants ont été reçus dans les centres de vacances gérés par le Comité d’Entreprise des Houillères de la Loire, soit au total 32 099 journées.
HARMONIES – ECOLE DE MUSIQUE
-Harmonie des Houillères de Roche la Molière
Elle a été créée en 1949 avec une classe de solfège pour les jeunes de 15 à 20 élèves en 1960.
Ensuite l’Ecole comprend
     –      une classe de solfège et instruments avec 39 élèves filles et garçons sous la direction de M. Quinson
 –     un orchestre de cadets de 33 jeunes de 12 à 18 ans. M. Berthet s’occupe des tambours, M. Freycenon des clairons
12 élèves, surtout des filles composait la classe piano qui avait 2 professeurs.
Le directeur de l’Harmonie était M. Saby.

-Harmonie La Talaudière la Chazotte
L’harmonie a eu 100 ans en 1965. Elle a remporté plusieurs concours : Marseille en 1987, Genève en 1902, Reims en 1910, Paris en 1912, Montpellier en 1922, Menton en 1933, St Maur en 1934 et St Brieuc en 1935 et 1965.
En 1956, l’harmonie de la Chazotte subit une crise de croissance. Le président M. Piot décide la création d’une école de musique populaire qui réunit, en 1958, 60 élèves dont 12 jeunes prennent place dans l’harmonie. Trois professeurs Messieurs Gauthier, Crouzoulon et Servanton assurent les cours qui s’étalent sur 4 années sous la présidence de M. Ollier.
Depuis 1960, M. Crouzoulon est remplacé par M. Chosson.
-Harmonie des Houillères
C’est un groupement de plusieurs harmonies. Elle remporte le concours international de Lizieux qui était composé de 46 sociétés musicales françaises et étrangères.
Les musiciens jouent et défilent en tenue de mineur.
SALON DU MINEUR
Il avait lieu une fois par an et comprenait une exposition de peinture, un concours de photos et diverses activités artistiques et culturelles.
En 1965 a lieu un concours de photos dans la Loire avec pour thème photos de vacances uniquement en noir et blanc.
Le jury est composé de :2 photographes professionnels : MM Ito Josué et Cizeron
2 amateurs ne participant pas au concours : MM. Bourry et Fourneron
le directeur de la revue Le mineur de la Loire : M. Chalendard
Le premier prix était un appareil photo Zeis Cortina à M. Edmond Dardier
Le 2e prix était un projecteur de vues fixes à M. Jean Lavoisière
Le 3e prix était une cellule photo électrique à M. Paul Frère
et exceptionnellement cette année-là :
Un 4e prix une cellule photo électrique à M. A. Beydon

 JARDINS OUVRIERS
Associés aux logements des cités, une parcelle de terrain était attribuée aux mineurs afin de cultiver fruits et légumes et aussi semble-t-il « afin d’éviter tout regroupement dans les cafés ou pouvaient s’organiser des mouvements sociaux ». Dans les zones urbaines où les mineurs étaient logés en habitat collectif, des ilots de terrains agricoles acquis par la compagnie pour limiter les tréfonds sont donnés aux mineurs.

A partir des années 1950 la gestion des jardins évolue vers une gestion associative. On compte environ 3 000 jardins / 1 500 à Couriot, 600 à 1 000 à la Varenne et 300 à 400 à Montrambert et La Chazotte. (Voir l’article de M. Béal sur le site internet)
L’entretien général des voies d’accès et des clôtures est pris en charge par la compagnie.
Des concours de jardins sont organisés avec remise de médailles, ces dernières se retrouvent très souvent affichées sur les portes des cabanes.

PRIME DE NAISSANCE
En 1945 457 primes ont été données, soit 128 550  francs (de l’époque)
PRIME DE LAYETTE
Elle comprenait 1 lange blanc pure laine, 1 lange blanc en coton, 4 couches ou pointes, 2 pelotes de laine pour un total de 100 francs jusqu’en 1957 . Les layettes étaient achetées dans les maisons Saint Mart, Cognet Pinoncelly.

En 1957, 128 layettes ont été distribuées, 41 à Roche la Molière, 37 à Beaulieu et 50 à Roche la Molière pour un total de 110 705 francs

CONCLUSION
L’ancienneté, l’étendue et la diversité des œuvres sociales mises en œuvre par les  compagnies minières d’abord et ensuite les Houillères de la Loire puis enfin le comité d’entreprise gestionnaire ont permis  à un grand nombre de mineurs et de famille de mineurs d’accéder à des activités éducatives, culturelles et sportives de qualité dont le souvenir a marqué la plupart des bénéficiaires.                                                                                                                                                                                  Marie-Louise RIGAUD